Actions ou dollars : quel est le meilleur investissement à choisir ?

En 2023, la valeur de l’euro a chuté de 6 % face au dollar, impactant directement le rendement des portefeuilles investis hors zone euro. Depuis dix ans, les actions américaines affichent une performance supérieure à celles de la plupart des marchés européens, mais avec une exposition accrue au risque de change. Les obligations d’État américaines, quant à elles, offrent parfois une rémunération nette supérieure à certains livrets français, selon l’évolution des taux directeurs.

L’achat d’actions françaises protège d’une volatilité liée aux devises, mais expose davantage aux cycles économiques locaux. Les stratégies d’investissement basées sur la devise ou l’action ne réagissent pas de la même façon aux mêmes événements économiques mondiaux.

Actions ou dollars : ce que cache vraiment le choix entre devises et marchés boursiers

Comparer actions et dollar sur le simple critère du rendement, c’est passer à côté de l’essentiel. Derrière ce duel, il y a une réalité plus complexe, souvent éclipsée par le clinquant d’un S&P 500 ou la réputation de solidité du dollar américain.

Le choix d’investir en euros ou en dollars redéfinit le profil de risque. Quand la Fed relève ses taux, le billet vert flambe face à l’euro. Ces dernières années, ceux qui misaient sur les obligations américaines ou sur le Nasdaq ont profité à la fois de la hausse des marchés et de la remontée de la devise. Mais rien n’est figé : l’équilibre peut basculer, surtout lorsque la BCE intervient sur la parité euro/dollar.

La volatilité des devises vient s’ajouter à celle des marchés : investir sur le S&P 500 à partir de la France, c’est accepter que le portefeuille bouge au gré des variations des cours, mais aussi du dollar. À l’inverse, tout miser sur la France réduit ce double effet, mais ferme la porte à la dynamique des marchés américains.

Marchés actions Devises Obligations
S&P 500, Nasdaq, CAC 40 Dollar, euro, yen Treasuries US, OAT France

Comparer les performances passées ne suffit pas. Ce sont les taux d’intérêt, l’inflation et les choix monétaires qui dictent vraiment l’équilibre entre risque et potentiel de gain selon l’exposition au dollar ou à l’euro.

Pourquoi investir en dollars attire autant les épargnants français ?

Les scènes se multiplient : files d’attente chez Interactive Brokers, webinaires sur la fiscalité des dividendes américains pris d’assaut. L’intérêt pour le dollar américain ne relève plus de la curiosité. Les épargnants français visent outre-Atlantique.

Première motivation : rechercher des rendements attractifs. Sur dix ans, les actions américaines, de Apple au Nasdaq jusqu’aux géants du S&P 500, ont laissé les indices européens loin derrière. Ce n’est pas qu’une question de technologie ou de taille de marché. La vigueur du dollar a offert un effet d’aubaine supplémentaire, surtout quand l’euro a flanché.

Autre moteur : les obligations américaines. Les taux d’intérêt sont souvent plus généreux qu’en zone euro. Les titres du Trésor US, y compris les high yield, séduisent ceux qui veulent un coupon plus élevé, sans subir les taux bas européens.

Le contexte international, mais aussi la résurgence de Donald Trump dans les débats, renforcent l’appétit pour les actifs libellés en dollars. Beaucoup d’épargnants déplacent une partie de leur assurance vie vers les marchés américains, convaincus de la solidité de l’économie US et du dollar, surtout quand la volatilité secoue l’Europe.

Actions françaises ou américaines : quelles différences concrètes pour votre portefeuille ?

Les actions françaises et américaines semblent proches en apparence, mais dans le détail, la différence saute aux yeux. À Paris, le CAC 40 aligne de grands noms tels que TotalEnergies ou Sanofi, des groupes solides, souvent dans des secteurs classiques. Leur croissance est plus mesurée : le rendement annuel moyen tourne autour de 7 % sur quinze ans, hors dividendes.

Côté américain, le S&P 500 et le Nasdaq incarnent l’innovation à grande vitesse. Des sociétés capables de doubler leur valeur en cinq ans en période faste. La liquidité y est nettement supérieure : sur le Nasdaq, les volumes quotidiens permettent d’acheter ou de vendre rapidement. À Paris, c’est correct pour les grandes valeurs, mais plus limité sur les sociétés de taille moyenne.

Le risque de perte de capital existe partout, mais la volatilité est plus marquée aux États-Unis, poussée par les mouvements de taux et les décisions de la Fed. Cela exige une gestion plus réactive.

La fiscalité, elle aussi, n’a rien d’anodin. En France, les prélèvements sociaux pèsent, même via une assurance vie comme Linxea Avenir. Côté américain, les dividendes subissent une retenue à la source, récupérable en partie sous certaines conditions. L’enjeu : choisir le bon véhicule pour optimiser l’imposition sur les plus-values.

Enfin, la diversification des secteurs joue en faveur des indices US, où la technologie et la santé dominent. À Paris, le luxe et l’énergie sont rois. Avant de trancher entre France et États-Unis, il faut scruter la nature des sociétés, le régime fiscal et la profondeur de marché.

Jeune femme souriante dans un parc urbain avec smartphone

Fluctuations des devises et diversification : deux alliés pour limiter les mauvaises surprises

La question de la devise est trop souvent négligée dans les portefeuilles français. Changer d’euro pour du dollar, du yen ou de la livre sterling, c’est accepter une part de risque supplémentaire : le risque de change. Quand l’euro baisse face au dollar, la performance des actions américaines grimpe mécaniquement pour l’investisseur basé à Paris. Mais la tendance peut s’inverser : une remontée de l’euro rogne les gains. Sur cinq ans, l’écart de la paire euro/dollar a dépassé 20 %. Pour ceux qui investissent via des ETF ou des fonds non couverts, l’impact est loin d’être anecdotique.

Pour répartir les risques, la diversification reste votre meilleur allié. Il s’agit de panacher zones géographiques, secteurs et types d’actifs. Voici quelques leviers concrets pour renforcer la robustesse de votre portefeuille :

  • Adaptez la part des devises selon vos convictions sur l’économie mondiale.
  • Pensez aux ETF couverts contre le risque de change (« hedgés ») si vous souhaitez neutraliser l’effet devise.
  • Gardez en tête la corrélation entre les marchés actions et l’évolution des taux d’intérêt.

La volatilité géopolitique, Ukraine, tensions sino-américaines, accroît les écarts de performance entre régions et monnaies. Miser sur plusieurs devises et marchés, c’est garder de la latitude face aux soubresauts économiques. Au fond, investir, c’est aussi accepter de naviguer à vue, mais mieux armé pour encaisser les chocs et saisir les opportunités, des deux côtés de l’Atlantique.

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